Ghraibet el homs : une pâtisserie sur la route de la soie
C’est enfin l’Aid et c’est la saison des allées-retours vers et de la cuisine en cachette.
Je pense que nous avons tous eu l’expérience d’aller piquer des petits gateaux (surtout la ghraiba et les biscuits) sans se faire attrapper par la police (la maman).
C’est de cette petite friandise, aussi friable qu’onctueuse : la Ghraiba.
Ce petit gateau préparé un peu partout dans le monde arabe et même en Andalousie où l’on trouve sous le nom de Mantecados et qui est préparé avec du saindoux au lieu du beurre ou l’huile.
On doit la recette aux ottomans qui ont conquis le pays aux alentours du 16ème siècle.
Les recettes et les parfums de la ghraiba sont très variés. En revanche, on ne trouve qu’en Tunisie et en partie de l’est e l’Algérie dans le bassin méditerranéen où l’on prépare utilisant la farine de pois chiches.
D’ailleurs chez nos voisins à Annaba on l’appelle pas « homsiya » ou « ghraibet homs » mais ghraiba « lablabi » – pois chiches en turc- .
Nous trouvons également la ghraiba dans d’autres pays des grandes steppes de l’Asie, tels que l’Azerbaidjan, l’iran là où on l’appelle “qorabeya” ( قورابيه) qui a été translittéré plus tard en « ghrayba » ou « ghorayeba » selon les dialectes.
Par pure coincidence, j’ai eu la chance de gouter une autre variété persane/indienne de notre très chère « ghraibet el homs » et qui s’appelle : Nan-e Nokhodchi. Ce gateau également préparé avec de la farine de pois chiches (ou nommée « garam flour » pour les anglophones) est parfumé avec un mélange délicat d’eau de rose et de cardamome. Egalement une autre variété doublement gourmande nommée « Besan Ka Laddoo » qui vient du bengal et que l’on peut présenter comme une variété de ghraiba non cuite. La texture onctueuse et l’odeur riche et parfumée des pois chiches et du ghee (l’équivalent du « smen » chez nous) se marie parfaitement avec le parfum de la cardamome.